Patchouli HE
Naturelle
Sous Bois > Terreux > Mousse > Boisé Fumé
Crédits photo: ScenTree SAS
Nom latin :
Pogostemon cablin
Botanique :
Le patchouli est un plante à feuilles de la famille des Lamiacées et du genre Pogostemon.
Origine(s) géographique(s) :
L'huile essentielle de patchouli est principalement produite en Indonésie, à raison de 1500 tonnes/an environ (90% prod. Mondiale). Historiquement, ce sont les îles de Sumatra et de Java qui était considérée comme les meilleurs terroirs mondiaux. La culture de cet arbrisseau étant particulièrement gourmande, elle appauvrit significativement les sols et ne permet pas de maintenir une production au même endroit sur plus de 5 ans. Après épuisement des sols, ces derniers deviennent inutilisables pendant près de 10 ans. Ainsi, les cultures ont progressivement été délocalisées sur l’île de Sulawesi, actuel berceau de la production mondiale (regroupant entre 30 000 et 40 000 producteurs, pour environ 2/3 de la prod.mondiale). Il est également possible de trouver des cultures de patchouli aux Philippines, en Inde, en Malaisie et à Madagascar mais les volumes de production sont y particulièrement faibles et la qualité est généralement moins bonne.
Influence et répartition des chémotypes :
Le genre Pogostemon est constitué de 35 espèces.
Le patchouli utilisé en parfumerie est le Pogostemon cablin.
Il existe cependant un ''faux patchouli '' : le Pogostemon heyneanus. Ce patchouli est aussi cultivé en Indonésie et est souvent commercialisé en tant que ''Patchouli de Java '' ou ''Patchouli de Sumatra ''. Contrairement au Pogostemon cablin, il fleurit et son huile essentielle est de moins bonne qualité.
Le patchouli utilisé en parfumerie est le Pogostemon cablin.
Il existe cependant un ''faux patchouli '' : le Pogostemon heyneanus. Ce patchouli est aussi cultivé en Indonésie et est souvent commercialisé en tant que ''Patchouli de Java '' ou ''Patchouli de Sumatra ''. Contrairement au Pogostemon cablin, il fleurit et son huile essentielle est de moins bonne qualité.
Méthode d'obtention :
La propagation des plants se fait par bouture de la plante car le patchouli ne produit pas de fleurs et encore moins de fruits. Les plants sont ensuite organisés en rangées séparées de quelques dizaines de centimètres. La récolte principale s'effectue en saison humide, de décembre à janvier, après 5 à 9 mois de croissance, tôt le matin ou tard le soir (cela permet d’éviter les grosses chaleurs et donc l'évaporation de l'huile essentielle contenue dans les feuilles). Les feuilles sont cueillies une à une, sans les tiges. Les récoltes suivantes peuvent avoir lieu tous les 3 à 6 mois pendant 2 à 3 années bien que les premières coupes soient généralement les plus intéressantes d’un point de vue qualité olfactive et rendement. Plusieurs études ont également mis en lumière que les cultures situées légèrement en altitude (vers 200-300m) produisent une huile essentielle de meilleure qualité.
Afin de tirer le meilleur profit des feuilles, celles-ci sont séchées à l'ombre pendant environ 1 semaine, sont retournées, puis stockées à l'abri de l'humidité (Cela permet d’augmenter la perméabilité des feuilles et de libérer une grande partie de l’huile essentielle contenue à l’intérieur même de la feuille.). Cette étape induit une perte d’environ 80 à 85% du poids initial de la feuille. De même, plus le séchage sera long, plus l’huile essentielle sera de bonne qualité, cependant, ce temps d’attente diminue le rendement.
Après le séchage, les feuilles sont prêtes à être extraites par entrainement à la vapeur d’eau sous pression, pendant 6 à 24h. Là encore, plusieurs types de distillation peuvent avoir lieu, les différences résident principalement dans les matériaux constituant la cuve d’extraction. En effet, dans les régions les plus pauvres (Sumatra notamment) les cuves sont en fer et les volumes traités sont très faibles. Le fer n’est pas optimal pour le patchouli car il se retrouve ensuite dans l’huile essentielle (les phénols contenus dans l’HE réagissent et forment des ions ferreux) et n’apporte rien d’autres que de l’instabilité (coloration). Les productions extraites ainsi (environ 10-20% de la prod. mondiale) doivent alors subir un processus dit de « déferrisation » (traitement à l’acide citrique par exemple) afin de retrouver une qualité intéressante. On parle alors de « Patchouli déferrisé ». Depuis plusieurs années, les producteurs, soutenus par l’industrie du parfum, ont pût faire évoluer leurs techniques de production et distillent maintenant plus de 80% de la production mondiale dans des cuves en inox capables de contenir des volumes près de 10x plus importants. Ces innovations ont alors permis de supprimer progressivement l’étape de déferrisation. On parle alors de « Patchouli light ».
Quelle que soit la méthode de distillation employée, le rendement entre feuilles sèches et l'huile essentielle est situé sous la barre des 2%.
Une fois la distillation effectuée, l’HE subit une étape de maturation de quelques jours afin d’évaporer les premières notes de tête jugées peu agréable.
A noter également qu’il est possible d’obtenir un « Patchouli Cœur » après une distillation fractionnée. Dans ce dernier on ne garde que la fraction centrale de l’huile essentielle. Suppression de la fraction de tête et de la fraction de queue. Il est aussi possible d’obtenir un « Patchouli DM » par distillation moléculaire. Enfin, une extraction aux solvants volatils est possible, permettant d’obtenir un « Patchouli Absolu », cependant ce process est très peu effectué car il n’est généralement pas apprécié des parfumeurs.
Afin de tirer le meilleur profit des feuilles, celles-ci sont séchées à l'ombre pendant environ 1 semaine, sont retournées, puis stockées à l'abri de l'humidité (Cela permet d’augmenter la perméabilité des feuilles et de libérer une grande partie de l’huile essentielle contenue à l’intérieur même de la feuille.). Cette étape induit une perte d’environ 80 à 85% du poids initial de la feuille. De même, plus le séchage sera long, plus l’huile essentielle sera de bonne qualité, cependant, ce temps d’attente diminue le rendement.
Après le séchage, les feuilles sont prêtes à être extraites par entrainement à la vapeur d’eau sous pression, pendant 6 à 24h. Là encore, plusieurs types de distillation peuvent avoir lieu, les différences résident principalement dans les matériaux constituant la cuve d’extraction. En effet, dans les régions les plus pauvres (Sumatra notamment) les cuves sont en fer et les volumes traités sont très faibles. Le fer n’est pas optimal pour le patchouli car il se retrouve ensuite dans l’huile essentielle (les phénols contenus dans l’HE réagissent et forment des ions ferreux) et n’apporte rien d’autres que de l’instabilité (coloration). Les productions extraites ainsi (environ 10-20% de la prod. mondiale) doivent alors subir un processus dit de « déferrisation » (traitement à l’acide citrique par exemple) afin de retrouver une qualité intéressante. On parle alors de « Patchouli déferrisé ». Depuis plusieurs années, les producteurs, soutenus par l’industrie du parfum, ont pût faire évoluer leurs techniques de production et distillent maintenant plus de 80% de la production mondiale dans des cuves en inox capables de contenir des volumes près de 10x plus importants. Ces innovations ont alors permis de supprimer progressivement l’étape de déferrisation. On parle alors de « Patchouli light ».
Quelle que soit la méthode de distillation employée, le rendement entre feuilles sèches et l'huile essentielle est situé sous la barre des 2%.
Une fois la distillation effectuée, l’HE subit une étape de maturation de quelques jours afin d’évaporer les premières notes de tête jugées peu agréable.
A noter également qu’il est possible d’obtenir un « Patchouli Cœur » après une distillation fractionnée. Dans ce dernier on ne garde que la fraction centrale de l’huile essentielle. Suppression de la fraction de tête et de la fraction de queue. Il est aussi possible d’obtenir un « Patchouli DM » par distillation moléculaire. Enfin, une extraction aux solvants volatils est possible, permettant d’obtenir un « Patchouli Absolu », cependant ce process est très peu effectué car il n’est généralement pas apprécié des parfumeurs.
Composants principaux :
Patchoulol (27 - 35%)
Bulnésène (13 - 21%)
Guaiène-alpha (11 - 16%)
Patchoulène-alpha (9 - 12%)
Patchoulène-béta (1,8 - 3,5%)
Caryophyllène-béta (2 - 5%)
Copaène (< 1%)
nor-patchoulenol (0,35 - 1%)
Pogostol (1 - 2,5%)
Traceur(s) : Patchoulol
Bulnésène (13 - 21%)
Guaiène-alpha (11 - 16%)
Patchoulène-alpha (9 - 12%)
Patchoulène-béta (1,8 - 3,5%)
Caryophyllène-béta (2 - 5%)
Copaène (< 1%)
nor-patchoulenol (0,35 - 1%)
Pogostol (1 - 2,5%)
Traceur(s) : Patchoulol
- Utilisation :
- Le patchouli est, après les agrumes, l'une des matières premières naturelles parmi les plus utilisées en parfumerie depuis le début du XXème siècle. Riche d’une histoire très importante, cet ingrédient rentre dans la composition de nombreux schémas et familles de parfums tels que les parfums boisés, orientaux et chyprés (avec la Bergamote HE, le Ciste HE, le Ciste-Labdanum Absolue Vert et la Mousse de Chêne Absolue).
Initialement utilisé comme antimite lors des longues traversées maritime, le parfum du patchouli à conquis l’Europe au début du XXème siècle. A cette époque, les odeurs puissantes, animales et ayant du caractère ont la côte. C’est le début de l’attrait pour le patchouli. Présent notamment dans Chypre de Coty (1917), dans Mitsouko – Guerlain (1919). Les années passèrent et les goûts ont changés, au début du XIXème siècle les colognes, les bouquets floraux font leur apparition et relèguent le patchouli au second plan. Ce dernier est alors associé à aux femmes décadentes et aux prostitués, c’est une période de déclin majeur pour le patchouli.
Début des années 60-70, le courant hippie s’installe et, avec lui, le patchouli revient sur le devant de la scène et devient même l’ingrédient principal de nombreux parfums iconiques : Patchouli de Réminiscence (1970) – Aromatics Elixir de Clinique (1972) pour ne citer qu’eux. Ce retour perdurera jusque dans les années 90 avec des parfums tel qu’Angel – Thierry Mugler (1992) ou encore Yvresse – YSL (1993). De nos jours, le patchouli est plus discret, il est rare de retrouver des gros lancements avec cet ingrédient mis en avant, cependant, il reste toujours présent dans la palette du parfumeur et est encore énormément utilisé pour apporter une fraicheur boisée, pour donner un effet de feuille morte, de moisi mais aussi et surtout pour soutenir les autres bois et leur donner du volume et de la tenue. C’est donc aujourd’hui une matière « secondaire » dans les formules, mais principale de par son histoire riche et ses nombreuses utilisations au cours des 2 derniers siècles. A noter que certaines marques de niche possèdent des parfums construits autour du patchouli comme par exemple Patchouli Impérial de Dior (2011) ou Patchouli Patch de l’Artisan Parfumeur (2002). - Commentaires et anecdotes :
- Le nom latin du patchouli est dérivé du nom ''kablin '', en tagalog (langue des Philippines).
En Indonésie, l'herbe est appelée ''dilem wangi '', pour ''patchouli de culture '', car il fleurit peu et est propagé par boutures.
De nombreuses cultures de patchouli sont concernées par des productions biologiques. Cela constitue un enjeu majeur pour la qualité d'une culture de patchouli.
L'odeur caractéristique du patchouli est due à la présence de nor-patchoulenol présent en trace dans l’HE mais ayant une odeur bien plus puissante que le patchoulol.
Une adultération de l'huile essentielle de patchouli est faisable en utilisant l'huile essentielle de ''faux patchouli '', issue de l'espèce Pogostemon heyneanus. Cette huile est moins coûteuse, mais de bien moindre qualité.
Les lieux de culture du Patchouli sont très dépendants des conditions climatiques. Un tsunami ayant ravagé les îles des Java et Sumatra a précipité la migration des cultures sur l'île de Sulawesi. - Tenue :
- Fond
- Aspect :
- Liquide brun
- Stabilité :
- Assez instable. Forme différents composés changeant son odeur dans le temps en milieu alcoolique.
Les terpènes qui composent cette huile essentielle sont aussi sujets à polymérisation sous l'effet de l'oxydation. - Gamme de prix :
- €€€
- Médecine alternative :
Les informations délivrées ci-dessous sont issues d'ouvrages de référence en aromathérapie. Données à titre informatif, elles ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager la responsabilité de ScenTree.
La patchouli est réputé pour ses vertus phlébotoniques (tonifie les parois veineuses). Il est indiqué en cas d'acné et de varices notamment.
Crédits photo: ScenTree SAS
- N° EINECS :
- 282-493-4
- N° FEMA :
- Donnée indisponible.
- Allergènes :
- Eugénol
- IFRA :
- Ingrédient non réglementé
Pour en savoir plus sur les standards de l'IFRA : https://ifrafragrance.org/safe-use/library
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